Comment sécher correctement les différentes couches d'un revêtement automobiles ?

Parmi les différentes étapes de la mise en œuvre d’une peinture, il y a plusieurs périodes de séchage, avec les intervalles qui séparent chaque phase d'un système de peinture (apprêt / base / finition ) et une étape finale qui permet le séchage complet « à cœur » d'une peinture ou d'une finition automobile avant sa livraison au client et la mise en circulation.

Le séchage d'une peinture est le passage de l'état liquide de la peinture jusqu'à l'état sec. Cette transition nécessite la perte par évaporation d'une partie de cette peinture liquide, représentée par les solvants. Dans l'art de peindre des véhicules, on utilise des revêtements à base de solvants ou d'eau. Dans le cas d'un produit monocomposant, on parle du séchage complet de la peinture ou du vernis, lorsque la totalité de l'eau ou les solvants ont quitté la peinture. Le séchage d'une peinture bi-composante comprend aussi l'évaporation des solvants, mais en plus, il se produit un durcissement chimique par réaction entre un durcisseur (composant 2) et le composant 1 (résine, vernis ou laque).

Lorsque l'on met en œuvre une peinture, il est essentiel de respecter les périodes de temps de séchage entre la superposition des couches, et aussi le temps de séchage final et complet de la peinture.

D'autre part, on fait une distinction importante entre le séchage à l'air et le « séchage forcé » : dans le premier cas, il s'agit de laisser la peinture sécher par simple évaporation à température ambiante modérée et naturelle, sans intervention extérieure.
Dans le second cas, on parle de séchage forcé ou de cuisson : il s'agit essentiellement d'une technique utilisée pour le séchage final et complet, afin de livrer plus rapidement le véhicule à son client et surtout de désencombrer la cabine de peinture. La cuisson est rarement obligatoire quelque soit la peinture ou le vernis, pour obtenir un bon résultat. Il s'agit d'un procédé de séchage facultatif, mais il est vrai que la cuisson peut augmenter les chances de garder une belle brillance.

Le séchage et la cuisson des peintures

Lorsque l'on applique une peinture, quel que soit le mode d'application, il est rare que le procédé nécessite simplement une seule couche. En fonction de la fiche technique et des instructions, on applique donc deux couches, ou plus selon le type de produit.
La succession des différentes couches d'un produit doit se faire en respectant un certain intervalle de temps, qui dépend lui-aussi de la température ambiante plus ou moins chaude. Par exemple, pour un vernis de carrosserie, on doit patienter 7 à 10 minutes entre les deux couches. Si l'on n’attend pas assez, cela ne permettra pas au solvant de la première couche de s'évaporer suffisamment, et de plus, la seconde couche risque de couler. Dans le cas d'une peinture bicouche solvantée, il est inutile d'attendre aussi longtemps, car cette peinture très fine a l'avantage de sécher très rapidement. Au contraire, lorsque l'on utilise des peintures bicouche de type Hydro, il faut allonger cet intervalle de séchage entre les couches, car l'eau est un solvant peu volatile, qui s'évapore assez lentement. Il est d'ailleurs d'usage d'utiliser un sécheur de peinture Hydro qui projette de l'air à la surface de la peinture, afin d'accélérer l'évaporation.

Lorsqu'on a peint une peinture, un apprêt, une laque ou un vernis, on peut laisser sécher le produit à une température ambiante. La température doit alors être comprise entre 15 et 25 degrés Celsius. En dessous de cette température, l'évaporation des solvants ne se fera pas convenablement et le séchage sera ralenti, ce qui peut occasionner des coulures. Au contraire, si la température est trop élevée, le séchage va être trop rapide. Différents défauts peuvent alors se produire, avec notamment une perte de brillance des vernis, un séchage trop rapide de la couche superficielle du film de peinture, avec un emprisonnement des solvants dans la couche profonde et parfois aussi la formation de rides sur les laques et le vernis.

Les cuissons permettent d'accélérer nettement le séchage et le durcissement à cœur. La cuisson est uniquement utilisée pour les peintures de finition, comme les laques et les vernis. Les apprêts et les peintures des couches sèchent trop rapidement pour avoir besoin de cuisson, sauf exceptionnellement lorsqu'il fait très froid. Le séchage forcé se fait avec des lampes infrarouges ou ultraviolettes. Il peut se faire aussi dans la cabine grâce a de l'air chaud produite par la cabine de peinture. L'air de la cabine doit être renouvelé durant la cuisson, autrement les solvants vont affecter le niveau de brillance de la couche superficielle.

Le temps de « Flash off » et la désolvatation

Le recouvrement doit se faire durant une période précise et limitée. Trop tôt, cela ne permet pas au solvant de la couche inférieure de s'être évaporé, et trop tard, la couche inférieure a déjà séché et il n'est plus possible de s'accrocher à sa surface. La période minimale de recouvrement est appelée « Flash Off » par les peintres carrossiers.

Dans un autre cas, lorsque l'on prévoit de cuire une peinture de finition, il n'est absolument pas possible de mettre directement la peinture fraîche dans le four ou sous la chaleur des lampes de cuisson. Il est impératif de respecter une période de temps que l'on nomme la « désolvatation ». Ce terme technique apparaît souvent dans les fiches techniques. Il est important de le connaître, de le comprendre et de respecter : si l'on met à cuire une pièce fraîchement peinte directement dans une ambiance chaude, par exemple à 60 ou 70°, alors la surface va sécher précocement, tandis que le cœur de la peinture reste humide, avec comme résultat, un emprisonnement des solvants, qui pourront se relâcher plus tard sous forme de micro bulles.

Les caractéristiques des cuissons avec lampes infrarouges et lampes ultraviolettes

La mise en température d'une cabine de peinture pour atteindre 60 à 70° est efficace lorsque l'on veut réaliser le séchage d'un véhicule complet. Pour des petites pièces ou de réparation partielle, cette technique est beaucoup moins économique. Les professionnels de la peinture préfèrent dans ces cas-là, utiliser des lampes mobiles pour chauffer et sécher les zones de retouches de peinture. Les lampes de séchage les plus utilisés sont les lampes infrarouges. Ces lampes émettent de la lumière rouge chauffante avec des ondes courtes ou longues. Rapide et efficace, le séchage des nouvelles lampes IR à ondes courtes représente une technique et une forme d'énergie écologique pour les travaux de peintures. Avec des temps de séchage réduits de 45 jusqu'à 10 minutes en moyenne.

Les lampes UV sont encore peu utilisés dans le monde de la peinture carrosserie. Pourtant, elles sont un mode de séchage idéal, car plus rapide que les autres lampes conventionnelles. Les UV peuvent sécher les revêtements en l'espace de quelques minutes. De plus, elles ne font pas d'échauffement de la surface et cela est un avantage lorsque l'on travaille sur des surfaces fragiles comme les plastiques.

Les différents temps de séchage selon les produits

Si vous avez déjà parcouru une fiche technique de peinture carrosserie, alors vous avez déjà vu les termes suivants :

Sec au toucher / sec apparent : il s'agit du moment où l'on peut effleurer la peinture sans y faire de marque. La surface est sèche en apparence / en surface.

Hors poussière : il s'agit d'un degré de séchage supérieur, où l'on peut sortir la pièce peinte de la cabine de peinture pour l'entreposer à l'extérieur sans craindre que les poussières puissent s'y coller. Le séchage pourra se poursuivre tranquillement.

Sec à cœur : il s'agit du moment où l'on peut presser un doigt à la surface du vernis sans créer de marque. Il s'agit aussi du moment où l'on peut mettre en service le véhicule et le livrer aux clients. Cela ne veut pas dire que la peinture a acquis ses propriétés maximales de dureté, qui, en vérité, vont intervenir plusieurs jours après le séchage à cœur. Cela vaut pour n'importe quelle peinture, par exemple d'une peinture de voiture, ou même d'une peinture de sol de parking par exemple.

Les vernis rapide

Afin d'optimiser le travail des peintres en carrosserie, en réduisant la consommation d'énergie et le temps d'occupation dédiés au séchage dans les cabines de peinture, certains vernis de finition doués de propriétés particulières ont acquis un certain succès : ce sont les vernis rapides. Habituellement, les peintures de finition sont des produits ultra résistants et brillants qui nécessitent une durée de séchage importante, qui va de 12 heures à 24 heures. Les procédés de cuisson électriques, comme le four ou la lampe de séchage, sont efficaces pour accélérer les temps de séchage, mais ils sont gourmands en énergie.
Les nouveaux vernis rapides, grâce à leur chimie innovante, permettent de raccourcir le temps de mise en service, de 24 heures jusqu'à simplement 60 ou 90 minutes. Cela veut dire qu’une heure après l'application de la peinture, le client peut potentiellement récupérer son véhicule et rouler ! On peut retrouver ce type de vernis dans le catalogue de Stardust : il s'agit du vernis « WET SPEED » qui est l'un des meilleurs vernis à sécher réellement en 60 minutes à cœur !

Techniques générales d’application des peintures et laques
Recouvrement et vernissage d’une peinture
Spécificités des techniques appliquées à la peinture