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Hikari Toys for Soft PVC – Interview StardustColors

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Depuis deux ans maintenant StardustColors propose la gamme de peintures HIKARI Toys for Soft PVC spécialement conçue pour les jouets en soft vinyle.

Aujourd’hui nous recevons Stéphane, utilisateur de la gamme depuis le début de sa commercialisation, pour nous parler de son hobby : la peinture de sofubi.

> Bonjour Stéphane et bienvenue. Avant de rentrer dans le vif du sujet, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Bonjour à toute l’équipe Stardust ! Donc Stéphane, je suis collectionneur de sofubi depuis 2009. En 2016 j’ai décidé de sauter le pas et de me lancer dans la peinture de ce type de jouets pour donner une dimension supplémentaire à mon hobby. J’ai d’ailleurs un compte Instagram (https://instagram.com/_thechogokinjawa_) où je présente, entre autres, mes projets en essayant autant que possible de présenter leur WIP (Work In Progress) pour montrer les différentes étapes de la peinture jusqu’au résultat final.

> Mais au juste qu’est-ce que le sofubi ?

Sofubi est la contraction phonétique du japonais « sofuto biniru » qui désigne des jouets en PVC. Dans le hobby on utilise indifféremment ce mot ou alors sofvi, la contraction anglaise de « soft vinyle »…c’est plus rapide que de parler de jouets en vinyle mou…et un peu plus flatteur aussi (rires).

> Depuis quand existe ce type de jouets et d’où proviennent-ils ?

A l’origine ce sont des jouets japonais qui ont commencé à être produits après la seconde guerre mondiale à destination du marché américain. Mais à partir des années 60, le sofubi a pris une réelle ampleur au Japon avec la commercialisation de jouets tirés des films et séries TV autour de Godzilla ou Ultraman. Très vite le sofubi s’est développé, principalement sur les thématiques des monstres (kaiju), robots ou créatures du folklore traditionnel japonais (Yokai). A la fin des années 90 le sofubi a pris une nouvelle dimension quand des boutiques de street wear telles que Bounty Hunter ont décidé de se lancer dans la vente de personnages en soft vinyle. Depuis ce phénomène n’a cessé de prendre de l’ampleur, suscitant des vocations au-delà du milieu de la street culture et s’est même propagé à d’autres pays d’Asie (Chine, Hong-Kong, Taïwan, Thaïlande) ou les États-Unis. Aujourd’hui les thématiques dans le sofubi sont quasi-infinies car c’est un milieu où chacun peut laisser libre cours à son imagination quand il s’agit de créer une figurine. Du très gore au très kawaii (qui veut dire mignon en japonais) il y en a pour tous les goûts !

Le Sofubi propose une très grande variété de thèmes, de tailles et de couleurs !

> Mais qu’est-ce qui finalement différencie le sofubi des autres jouets ?

Par rapport aux jouets que l’on peut trouver dans le commerce je dirais qu’un sofubi pourra paraître extrêmement simpliste et parfois donner l’impression d’être un de ces jouets bon marché que l’on voit dans les fêtes foraines.
C’est vrai : un sofubi est en plastique creux, est composé de peu de pièces (cela peut aller de deux à tout au plus une dizaine) et n’est pas très articulé (c’est souvent le minimum syndical : tête, bras et jambes).
Et ceci s’explique pour une bonne raison : chaque sofubi est fabriqué à la main selon des techniques artisanales qui n’ont pas changé depuis le tout début. On est donc très loin de la production de masse et au final le nombre d’exemplaires d’un sofubi ne dépassera pas quelques centaines (voire milliers pour les modèles les plus en vogue) sur plusieurs années.
Sur un sofubi l’effort est porté sur deux aspects. Tout d’abord, le design : certains artistes réalisent un travail phénoménal de sculpture avec un souci du détail hallucinant. Et ensuite la mise en peinture : chaque pièce étant peinte à la main, le sofubi laisse la porte ouverte à toutes les teintes possibles et imaginables.

Anatomie d’un sofubi

> Merci pour toutes ces précisions et cette transition vers le thème de la peinture ! Quelle est selon vous la principale difficulté pour peindre un sofubi ?

La principale difficulté pour peindre un sofubi ? Je dirais sans hésiter que c’est de trouver la bonne peinture ! (rires)
Plus sérieusement, je pense qu’avant de se lancer dans la peinture de n’importe quel objet (une maquette en plastique, un kit en résine ou un sofubi), il faut « apprendre à le connaître » pour déterminer quelle peinture va être la plus adaptée.
Le cas du sofubi est assez particulier dans le sens où c’est la manière dont il est conçu qui va dicter le choix de la peinture à utiliser.
En effet pour peindre un sofubi il faut commencer par le démonter. Pour cela on va ramollir le vinyl en le chauffant. Jusque là tout va bien.
Une fois les différentes parties peintes, il faut tout réassembler.
Et c’est là où les choses se compliquent : les pièces peintes vont devoir à nouveau être ramollies en les chauffant pour les emboîter les unes dans les autres.
Il faut donc une peinture qui soit à la fois flexible pour résister à la pression que l’on va exercer sur les pièces au moment du réassemblage et résistante aux frottements qui peuvent survenir à certains endroits du sofubi (qui je le rappelle n’est pas forcément parfait car réalisé de manière artisanale).
La solution optimale réside donc dans une peinture vinylique qui combine ces deux propriétés, car elle a la particularité de créer une liaison chimique avec le substrat vinylique du sofubi.
Avant que StardustColors ne lance sa gamme HIKARI Toys for Soft PVC, il n’y avait rien de tout cela en France ou même en Europe. L’arrivée de votre peinture a vraiment changé la donne !

Peinture Hikari Toys avec vernis mate de la gamme Graphic

> Mais alors comment faisiez-vous avant les peintures HIKARI Toys for Soft PVC ?

Sur le principe on peut peindre le sofubi avec à peu près n’importe quel type de peinture autre que la peinture vinylique : acryliques (base eau ou alcool), solvantées ou émaillées (enamel).
Mais elles ne sont pas réellement adaptées car aucune n’a la capacité à créer la liaison chimique avec le substrat vinylique dont je vous parlais précédemment.
En ce qui me concerne j’utilisais des peintures solvantées pour leur séchage rapide et leur relativement bonne résistance aux frottements. Je pouvais ainsi rapidement manipuler la pièce qui était très vite sèche au toucher et continuer à travailler dessus.
Par contre au moment du réassemblage, si la peinture n’est pas adaptée cela peut rapidement tourner au cauchemar : la peinture peut se craqueler (voire sauter), mal résister à la chaleur (avec à la clé des traces de doigts sur la pièce)…je ne compte plus le nombre de fois où j’ai ruiné des heures de travail en quelques secondes. Je ne vous cache pas que ce genre de mésaventure qui se produisait assez régulièrement était extrêmement frustrant et même décourageant.

> Très bien, mais StardustColors n’est pas la seule société à produire des peintures vinyliques pour le sofubi. Alors pourquoi ne pas avoir utilisé d’autres marques ?

Parce que les autres fabricants sont soit en Asie soit en Amérique du Nord et que dans le meilleur des cas j’aurais pu acheter la peinture à l’état concentré mais pas le diluant, du fait de la réglementation internationale du transport aérien.
Et ce n’est pas à vous que je vais apprendre cela : à chaque peinture son diluant approprié. La peinture c’est avant tout de la chimie ! (rires).
Bref, sans le diluant spécialement conçu pour la peinture, impossible d’en tirer tout son potentiel, surtout connaissant les propriétés assez particulières de la peinture vinylique…mais là je commence à rentrer dans les détails techniques.

> C’est parfait, parlons donc technique maintenant ! Tout d’abord quel matériel faut-il pour peindre des sofubi ?

De base, un sofubi se peint à l’aérographe car la peinture vinylique n’est pas spécialement adaptée à la peinture au pinceau.
Il faudra un aérographe impérativement équipé de joints en Teflon (PTFE) pour résister aux solvants….sinon je ne donne pas cher de votre matériel après quelques utilisations. Et bien sûr lui associer un compresseur.
Je vous conseille de vous orienter vers des marques d’aérographes dont la réputation n’est plus à faire : japonaises (Iwata, Wave, GSI-Creos) ou allemandes (Harder & Steenbeck). Ils sont tous très bons, même si je dois avouer que j’ai une petite préférence pour les aérographes japonais.
Je vous suggère d’opter dans un premier temps pour un aérographe polyvalent avec une buse de 0.3 mm. Il vous permettra de faire à peu près tout ce que vous voulez. Et si vous décidez d’aller plus loin dans le travail des détails, alors je vous conseille d’ajouter à votre équipement de peinture un aérographe en 0.15 mm ou 0.18 mm.
Bien entendu, l’utilisation d’un aérographe avec des peintures vinyliques impose de prendre des précautions pour votre santé. Donc masque à cartouche et cabine de peinture avec extraction vers l’extérieur obligatoires !
Enfin, pour ce qui est du nettoyage de mon matériel, j’utilise de l’acétone ou du diluant cellulosique et cela fait très bien l’affaire.

En haut le Super Airbrush Advance (0.3 mm) de chez Wave et en bas le PS-771 (0.18 mm) de chez GSI-CREOS

> Avant de commencer à peindre un sofubi, doit-on prendre des mesures particulières ?

Dans un premier temps je procède au dégraissage du jouet car il reste souvent des résidus de produits de démoulage. S’en débarrasser va favoriser l’accroche de la peinture.
Pour une maquette en plastique ou un kit en résine j’utilise généralement du savon ou du liquide-vaisselle, mais pour un sofubi c’est le diluant de la peinture qui va servir au nettoyage.
Non seulement cela va dégraisser la pièce mais en plus on prépare aussi le vinyle à être peint. Le nettoyage au diluant crée une réaction temporaire au niveau du vinyle (on va avoir le sentiment au toucher qu’il est collant) et cela va favoriser la fameuse liaison chimique avec la peinture.
En ce qui me concerne, je nettoie la pièce en la frottant avec un chiffon imbibé de diluant puis dans la foulée j’applique les premiers sprays de peinture pour conserver tous les bénéfices de ce nettoyage.

> Abordons maintenant l’utilisation des peintures HIKARI Toys for Soft PVC. Quels conseils pourriez-vous donner à quelqu’un qui va les utiliser pour la première fois ?

J’ai un conseil qui tient en un seul mot : dilution.
Je considère que c’est la chose essentielle à avoir en tête, non seulement quand on peint à l’aérographe et encore plus avec une peinture vinylique comme la HIKARI.
Quand elle n’est pas assez diluée, une peinture vinylique va vite vous le faire savoir car elle a la particularité de produire un effet « toile d’araignée » (cobweb en anglais). Vous allez vous retrouver avec des filaments sur l’objet au moment de la pulvérisation de la peinture et je peux vous le dire, la première fois ça fait tout drôle ! Augmentez la dilution et le problème disparaîtra instantanément.
La peinture vinylique est aussi sensible à la température ambiante. Soyez extrêmement vigilant à cela faute de quoi vous risquez de vous exposer à un autre phénomène : l’overspray.
Concrètement, à la pulvérisation de la peinture vous allez constater autour de la zone peinte l’apparition d’une couche poudreuse blanche, souvent dans les recoins de la pièce. C’est parce que la peinture est déjà quasiment sèche quand elle rentre en contact avec la pièce. Si vous n’avez pas changé la pression à laquelle vous travaillez alors cela signifie que votre dilution n’est pas suffisante par rapport à la température.
Bref : pour une même application de peinture, la dilution peut varier selon la saison.
Et pour être vraiment tranquille, je vous conseille d’ajouter du « retarder » HIKARI à votre peinture diluée. Comme son nom l’indique, ce produit va retarder le séchage de la peinture et va donc encore plus limiter les risques d’overspray.
Si malgré tout cela vous deviez quand même avoir un léger overspray résiduel, je vous livre une petite astuce : un voile de « retarder » HIKARI pur rapidement pulvérisé sur la zone blanchie réglera le problème.

> Merci beaucoup pour ces précisions ! Au final quelle dilution conseilleriez-vous ?

Personnellement je travaille avec une dilution entre 1:1.5 et 1:2 en volume (le premier chiffre étant le volume de peinture et le second celui du diluant) avec une pression de 20 psi au niveau de mon compresseur.
Si jamais je dois peindre de petits détails ou que je souhaite travailler en transparence alors j’augmente la dilution. Cela peut aller jusqu’à du 1:5 voire 1:7 et j’adapte la pression en conséquence.
Comme je prépare toujours des bouteilles de peinture préalablement diluée, autre petite astuce : par défaut je rajoute toujours entre 2% et 3% en volume de « retarder » HIKARI. C’est le prix d’une certaine tranquillité ! (rires)

> Avant de terminer cette interview, avez-vous quelques derniers petits secrets à nous livrer concernant la peinture des sofubi ?

Avec plaisir ! Tout d’abord la première va concerner la peinture avec la gamme HIKARI Candy sur des sofubi en vinyle transparent.
Même si la dilution est appropriée, il est possible qu’au niveau des transitions entre les différentes couleurs Candy vous ayez une sorte de ternissement.
Pour supprimer cet effet, je pulvérise un voile fin de « retarder » Hikari pur.

Ma seconde astuce va concerner l’aspect final que vous souhaitez donner à votre sofubi. De base, les peintures HIKARI Toys for Soft PVC ont un rendu satiné. Pour donner un aspect mat à votre sofubi, appliquez une couche de Medium HIKARI et le tour et joué !

Enfin, deux conseils pour la phase de réassemblage du sofubi.
Tout d’abord : de la patience ! Même si les peintures HIKARI Toys for Soft PVC sont très rapidement sèches au toucher (quelques minutes), attendez au moins 24h pour qu’elles soient sèches à cœur avant de remonter votre sofubi.
Et ensuite : de la modération ! Les peintures HIKARI Toys for Soft PVC sont certes flexibles et résistantes mais elles n’en sont pas moins thermosensibles. Donc un chauffage de la pièce à une température trop élevée risque d’avoir l’effet opposé de celui recherché : certes vous allez très vite ramollir le vinyl peint mais vous risquez aussi de commencer à faire fondre la peinture et l’endommager quand vous allez ré-emboîter les pièces.

Sofubi réalisés avec les peintures HIKARI Toys for Soft PVC

> Merci Stéphane pour toutes ces informations ! Je pense que les lecteurs du blog sont désormais parés s’ils souhaitent se lancer dans la peinture de sofubi !

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